LE JOUEUR DES LETTRES

Ce roman retrace la vie d’Évariste, un mathématicien que la vie n’a pas gâté et dont le prestige n’a été reconnu qu’après sa mort très jeune à 20 ans en l’an 1832. L’auteur présente ce Rimbaud des mathématiques comme un vieil ami dont il nous fait partager les courts moments de la vie. En vingt chapitres, François Henri Désérable, nous narre les vingt années de ce jeune insolent.

 Né à Bourg-la-Reine en 1811, dans une famille bourgeoise, Évariste grandit sans sa mère, morte en couches et subit le suicide de son père à 18 ans. Il suit des études à Paris, au lycée Louis-le-grand où il découvre les mathématiques. Il se présente deux fois à Polytechnique mais est refusé à cause de son prétendu manque de rigueur. Ensuite, il est admis à l’École préparatoire mais en est expulsé par manque de discipline.  Durant cette période, il envoie son mémoire à l’Académie des Sciences qui  le perd  plusieurs fois. Tout en expliquant le parcours d’Évariste, l’auteur nous raconte en parallèle, l’histoire de la France et ses personnages marquants tels que Robespierre ou encore Delacroix. Lors de sa brève vie,  pleine de tourments, il aura l’occasion de participer aux Trois-Glorieuses, à la Révolution des Tuileries, ira jusqu’en prison où il rencontrera Gérard de Nerval, connaitra différents sentiments comme l’amour non réciproque  de Stéphanie.

François Henri Désérable écrit son roman avec un style qui lui est propre : il réinvente le genre biographique en s’immisçant dans le récit. En effet, il revient plusieurs fois sur des affirmations prétendues vraies, il s’adresse directement au lecteur qu’il prénomme « Mademoiselle » sous prétexte de versification.  De plus, il le fait de façon comique en utilisant un langage proche de celui du lecteur: courant voir parfois familier. Enfin le Picasso littéraire met en œuvre son récit hybride où la fiction s’adosse au réel,grâce à de multiples procédés stylistiques. 

Très réputé pour son livre Tu montreras ma tête au peuple (2013, édition Gallimard), le jeune champion de hockey sur glace, publie Évariste,deux ans plus tard,pour lequel il recevra le prix de la biographie et celui de L’Express-BFMTV.